mardi 26 février 2008

Usa By rail - Chapitre 2 : CHICAGO au bord de l’eau

Froid, grand, beau, ou plutôt glacial, grandiose, magnifique !
Quelle étape mémorable… Au bord d’un lac sans rive en face (mais où est donc la suisse ?), avec de gigantesques artères dédiées aux reines de la ville (les voitures bien sûr !) et surtout des gratte-ciels qui semblent faire la course vers le ciel… le tout dans un froid polaire.
Avant d’arriver, je me demandais qui allait gagner entre le soleil et la neige (cf. épisode #1). Et bien avec ma chance de coq à votre avis ? Le soleil bien sûr ! Fort de l’expérience New Yorkaise*, je ne réfléchi pas : je pose mon sac à l’auberge et hop, je grimpe au 103ème étage de la Sears Tower, la plus grande des Usa ! Equipé de même coupe vent que lors de notre trek népalais, le bonnet vissé sur la tête, l’écharpe autour du cou et les gants bien serrés, j’étais prêt à affronter le vent froid. Quelle ne fût pas ma surprise une fois arrivé en haut lorsque je réalisas que le 103ème étage n’était pas une terrasse… nous étions à l’intérieur, bien au chaud derrière des vitres. Ce n’est pas l’idéal pour les photos tout ça, mais bon : ils vendent des cartes postales après tout !
(* clin d’œil à Sylvette & Sabine : cette fois-ci ma batterie était rechargée !)
Découvrir une ville par le haut est une expérience magique. J’avais fait connaissance avec Basel en haut d’une roue, il y a quelques années déjà, et je garde l’impression d’un tour de magie, mais cette fois-ci c’était vraiment géant. Le lac gelé au pied des tours laisse tout simplement sans voix. Enfin, ça ne m’a pas empêché de tchatcher une bonne demi heure avec Bruno, un Allemand qui terminait ses vacances. Pratique d’avoir tout sous les yeux pour m’indiquer les bons coins à visiter ! Ses conseils ont bien complétés ceux de Ben, Bar tender à Sheep Station, qui a habité cette citée lacustre durant 2 ans. Je comprends mieux ce qu’il voulait me dire lorsqu’il m’expliquait que Chicago a eu « la chance » d’avoir un grand incendie le siècle dernier ; cela leur a permis de faire une planification urbaine faisant la part belle aux voitures. Le spectacle est aujourd’hui impressionnant vu d’en haut avec des coulées jaunes et rouges ininterrompues.
J’ai passé beaucoup de temps sur le toit de Chicago. J’ai rêvassé, frissonné, j’étais émerveillé, sous le charme… Ah ! les vivent les vacances ! Je sais que certains n’aiment pas les grandes villes, préférant passer du temps en montagne, au grand air. Mais lorsqu’on voit une telle mise en scène, je pense que ça ne peut laisser indifférent. Etes-vous déjà monté en haut de la Bastille à Grenoble ? De la tour Effel à Paris ? De la mosquée à Dehli ? De Fourvière à Lyon ? Ces vues sont déjà très chouettes, certes, mais je me demande si la Sears Tower n’est pas encore mieux que l’Empire State Building… Il faudra que j’y retourne !
Outre le fait que le soleil rayonnasse, je m’aperçût lors de ma redescente que mon ticket, acheté à prix réduit à l’auberge, n’avait pas été contrôlé… ce qui me permettra d’y retourner à l’œil pour m’en remettre plein les yeux ; c’est tout vu !
De retour au niveau du lac Michigan, je commence ma découverte de cette ville qui voit les choses en grand.
Il fait froid. Très froid même. Difficile de sortir les mains des poches pour prendre une photo. J’évite à plusieurs reprises de chuter à cause des plaques de glace et à force d’avoir la tête en l’air, tellement émerveillé par les gratte-ciels. Je pense que tous les architectes devraient venir faire un tour à Chicago. C’est remarquable. D’autant plus que, davantage qu’à New York peut-être, les immeubles sont vraiment très près les uns des autres.
Je m’approche du lac. Incroyable : il est plein de glace ! Ca change du lac Léman. Papa adorerait prendre des photos au bord de l’eau… Ajouté à la vue, un étrange bruit surgit de l’eau. Des craquements. On se croyait dans un documentaire consacré aux glaciers de l’Antarctique ; il ne manque plus que les ours polaires et les pingouins. Et bien justement, parlons de pingouins… on peut en trouver à Chicago ! Je vous assure… et ce sont certainement les plus grands du monde. En tout cas, ils se trouvent dans le plus grand aquarium intérieur au monde. Géant, spectaculaire, magnifique… que dire d’autre ? Je n’ai vraiment pas été déçu par cet édifice à l’intérieur duquel la scénographie est impeccable. Rien à redire, si ce n’est : allez y ! Un bémol tout de même concernant le grand show à l’américaine (normal, je baigne pour le coin !) avec les dauphins. Pauvres bêtes. Ils paraissent si sympas. Mais s’ils dansent devant nous, est-ce vraiment parce qu’ils sont heureux ?
Sur les conseils de Ben, je me rends vers le sud à l’Université de Chicago. Immense domaine accolé à un immense hôpital. Ambiance calme et studieuse au sein de bâtisses modernes et anciennes ainsi que plusieurs chapelles et églises, of course. Je me permets de pousser la porte d’un vieux bâtiment. On se croirait dans l’école d’Harry Potter. C’est étrange ! Personne ne me demande rien. Je peux prendre des photos, mais je n’ose tout de même pas abuser. Nouvelle tentative dans un bâtiment ultramoderne. A voir la cafétéria top classe et le public qui s’y trouve, je pense que cette Université n’est certainement pas accessible à tout le monde…
Je quitte cet endroit trop studieux pour un vacancier et me dirige vers le lac. Le froid est encore bien présent. Une véritable banquise a recouvert les bords du lac. En fait les courants venant du large poussent avec force (et beaucoup de bruit) les plaques de glace flottant à la surface formant ainsi des tas de morceaux de glace éclatants. Après Harry Potter, j’ai l’impression d’être arrivé au pays de Superman et de la cryptonite !
Je décide de courir un peu pour me réchauffer. En plus je sais que j’ai trois jours de trains qui suivent, il faut donc que je me dégourdisse au maximum. De toute façon, même si le glacial air marin fait tout pour m’en dissuader, je ne peux me résoudre à quitter ce paysage splendide avec, en toile de fond, les fameux gratte-ciels de Chicago. Le spectacle de la nature associé à celui de la folie humaine a quelque chose d’irréaliste. Mais où suis-je ?!
Après près de 2 heures au bord de l’eau (ou plutôt de la glace) je prends enfin place dans un bus chauffé. Direction Chinatown afin de poursuivre le dépaysement et la déconnection. Une assiette (énorme) de riz sauté au poulet et un brulant thé vert me donnent suffisamment d’énergie pour repartir et nourrir mon intense curiosité.
Visite d’une rue commerçante sans aucun intérêt. Pas la tête au shopping. Ma carte visa est ravie de se reposer. La nuit va bientôt tomber. Cap sur la big tour pour mon tour d’ascenseur gratuit. Comme deux jours avant l’émotion est forte. Les lumières mettent progressivement en évidence les grandes avenues. Les immeubles s’y mettent à leur tour. Il fait maintenant nuit noire. C’est grandiose !
Guidé par mon instinct de photographe amateur, je prends la ligne 176 jusqu’à terminus, le planétarium. Je suis seul à bord. La discussion avec le chauffeur démarre en même temps que le bus. « Good idea ! » « La vue sera très belle de là-bas ! » Il m’explique alors qu’il va prendre une pause d’une demi heure au terminus avant de repartir au « centre ville ». Avec le froid qu’il fait, ça devrait être bien suffisant.
A l’instant même où je mets le pied dehors, je comprends que j’ai choisi un excellent coin. Après la vue d’en haut, rien de tel que de prendre du recul pour découvrir le panorama sur la ville avec un bout de lac en premier plan. Je vous renvoie à mon album photo. Vous comprendrez comment j’ai trouvé de l’énergie pour une fois encore braver le froid !
Vingt bonnes minutes me suffisent. Je retrouve mon chauffeur qui termine son – gros – sandwich. Ravi de me retrouver. Impressionné par mes photos. Il pense que je devrais en faire des cartes postales. Il n’en a jamais vu d’aussi belles… Why not après tout ? Une reconversion en tant que photoreporter aux quatre coins du globe, c’est une idée à creuser…
Tout embêté de m’apprendre qu’il doit rentrer en « express », sans passer devant mon auberge, il retrouve le sourire lorsque que j’accepte de changer mes plans et de me rendre au millenium park où je comptais bien retourner de nuit. C’est alors que le bus se transforma en taxi avec guide. Trop classe ! Fier de sa ville. Envie, comme beaucoup ici, de visiter la France et sa gastronomie. A la fin de ce trop court voyage il décide de venir un soir avec sa femme voir la vue de la baie pour prendre des photos (il n’avait jamais eu l’idée), de l’amener en voyage en train pour traverser les Usa (« c’est vrai que c’est une bonne idée ce que vous faites là ! ») et de faire un voyage en France ! Très sympa cet américain passionné !
Le Millenium park et son drôle de miroir en forme de haricot courbé : excellent de jour, magnifique la nuit. Il reflète les images des buildings alentours. Bravo l’artiste ! Bonne idée d’un ancien maire de Chicago de faire trôner des œuvres d’art dans les rues… Miro, Chagall, Picasso… et d’autres nous font profiter de leurs talents dans ce musée à ciel ouvert.
Autre émerveillement avant de repartir (sans avoir eu le temps de visiter les nombreux musées de la ville) : la bibliothèque municipale et son jardin d’hiver sous la verrière du 9ème étage. Entièrement rénovée. Splendide !
Une dernière ballade dans le Loop, la zone en plein cœur des buildings qui est quadrillée par le métro aérien (Incontestablement pratique, ces structures métalliques suspendues n’ont absolument rien d’esthétique). Dernière photo de la très très grande tour et direction la gare avec mon gros sac sur le dos. Tiens, ça me rappelle le trek au Népal… avec un drôle d’Everest !
Nouvelle étape tout bientôt ;-)

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